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clementinegustin

Cat. 2024 P. 20 Le Temps et l'Éternité



Huile sur toile

H. 55 ; L. 48 cm.

Historique : Vente Cherbourg, l4 décembre 2023, n°705 (anonyme).

 

Le style de La Fosse est aisément reconnaissable dans cette toile récemment apparu sur le marché avec ses contrastes d'ombre et de lumière, ses draperies arrondies soulignées par des cangianti et ses nus aux formes gracieuses.

Cette esquisse pour pour un plafond ovale ne peut être rapprochée d'aucun décor connu ou mentionné dans les archives. Elle évoque toutefois, par la composition dominée par le char d’Apollon représenté avec un raccourci accentué qui illumine le le ciel et la représentation des Saisons, le plafond du Salon d’Apollon dans les Grands Appartements du château de Versailles. Certes il existe des variantes dans ce tableau qui résident principalement dans la séparation brutale des zones d'ombre et de lumière et du contraste entre les trois figures du Temps, de l'Éternité et du Printemps parallèles au tableau et les autres représentées di sotto in su. Le plafond royal peint entre 1674 et 1676 présente en revanche un modèle d'harmonie. Plus naïve et rapidement brossée cette oeuvre fut vraisemblablement exécutée pour un amateur à la recherche de l'évocation d'une iconographie en vogue.

En effet, la curiosité de cette toile inédite réside dans l’originalité du sujet qui n'a jamais, à notre connaissance, été traité par Charles de La Fosse. Au centre, Saturne qui préside au Temps est aisément reconnaissable à ses ailes et à sa faux. Nous remercions Dominique Brême de nous avoir communiqué la signification de l'allégorie de gauche, l’Éternité. La jeune femme nue dont le Temps enlace le bras tient dans sa main droite le serpent ouroboros dont on distingue la tête en bas, symbole du retour cyclique du Temps sur lui-même et de ce fait de l’Éternité.



Cette interprétation est confirmée par la représentation des Quatre Saisons qui, elles aussi, symbolisent le cycle de l’année éternellement recommencée. Le Printemps, à gauche, répand sur le monde des fleurs qu’il a réunies dans une corbeille ; l’Eté, au second plan, tient une torche (la Lumière) et une faucille (les Moissons ; même symbolique que Cérès) et sans doute les deux figures visibles en retrait, à droite, sont-elles l’Automne et l’Hiver (le détail des attributs n’est pas visible).

Au-dessus, le char solaire d’Apollon qui illumine le ciel prend son élan pour parcourir une fois encore la voûte céleste. Son retour quotidien et son action bienfaisante sont également l’expression de l’Éternité. Avec une parfaite cohérence, chaque figure a un rapport direct avec le cycle de l’année et avec sa répétition à l’infini. Ce sujet associant les bienfaits du Soleil à de l’Eternité évoquent tout particulièrement le règne de Louis XIV.


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